Propriété de l’abbaye de Saint-Claude jusqu’à la Révolution française, le territoire s’est longtemps caractérisé par un habitat dispersé et des fermes agricoles. Dès le XVIème siècle, la force motrice de l’eau et la présence de bois encouragent l’implantation de populations et l’essor de petites industries, rapidement relayées par le développement de l’artisanat local durant les longs mois d’hiver.
Creusée par un puissant travail d’érosion fluviale, l’enclave que forme la vallée de la Bienne est particulièrement profonde et inhospitalière, expliquant l’occupation tardive de certaines communes. De plus, les longs et rudes mois d’hiver favorisent l’installation de la population sur les hauteurs plutôt qu’au fond de la vallée.
Pourtant, le territoire est riche de ressources naturelles, à commencer par ses forêts d’épicéas et sa rivière nommée la Bienne. Grâce à la proximité de minerais de fer, le travail du métal se développe ainsi dès le XVIème siècle, à commencer par les forges et clouteries.
Surnommé la « Combe Noire », le territoire de Morez ne se développe qu’à la fin du XVIème siècle avec l’exploitation de la Bienne et du métal. Étienne Morel, forgeron installé en 1565, donne son nom au lieu, devenu Morez au XVIIIème siècle.
Réputée pour ses horloges monumentales et comtoises, la ville voit se développer l’émaillerie, d’abord destinée aux cadrans puis pour les plaques signalétiques et mortuaires. En 1796, le cloutier Pierre-Hyacinthe Caseaux crée la première monture métallique : c’est ainsi que d’un clou naquit la lunette à Morez.
Connu pour son fromage à la raie cendrée, Morbier doit son nom au « mort bief », un ruisseau asséché en amont du village.
L’histoire du village est marquée par les frères Mayet, horlogers d’origine savoyarde, qui développent d’abord des horloges monumentales puis inventent la comtoise vers 1680. La tradition se poursuit avec la famille Odobez, installée à Morez dès 1885.
Longchaumois, signifiant « long pâturage », est habité dès le VIIIème siècle par bergers et montagnards, témoignant des activités saisonnières d’alors. Son histoire, marquée par la peste et un incendie, est liée au Capitaine Lacuzon, figure de la résistance comtoise. Né en 1607, il défend la Franche-Comté, à l’époque espagnole, contre le royaume de France lors des guerres du XVIIème siècle.
Village à forte identité rurale, il voit dès le XIXème siècle se développer une activité artisanale de fabrication de mètres linéaires, poursuivie jusqu’au début des années 1960.
Occupée dès le XIIIème siècle, « Belle Fontaine » doit son nom à la qualité de ses sources. Dès 1639, en pleine épidémie de peste dans un territoire ravagé par la guerre, les habitants des villages voisins avaient pour habitude de venir à Bellefontaine chercher l’eau des sources non contaminées. Situé à la frontière suisse en bordure de la forêt du Risoux, le village reste marqué par les traces d’une histoire mêlée étroitement à la religion et à la contrebande….
Les épicéas centenaires ont fourni un bois d’harmonie prisé en lutherie. En 1968, Hervé Béjannin se spécialise dans les gaines d’horloges comtoises, la famille Girod ouvre son usine d’émaillerie, et en 1988 le lapidaire-diamantaire Gilbert Duraffourg fonde la Taillerie.